Les Glaneurs et la glaneuse 落穂拾い

Cours de français du semestre d'Automne 2006, niveau intermédiaire, par Jean-François Masseron au Community College de Nanzan Tandai (Nagoya, Japon)

8.12.06

Épilogue

Le film s'appelle Les Glaneurs et la glaneuse.
Il nous montre toute sorte de glaneurs d'aujourd'hui : des glaneurs pauvres qui ramassent de la nourriture pour vivre et des glaneurs pour le plaisir.

La glaneuse du titre, c'est Agnès Varda.
Elle glane des images, elle en fait un film.
Ce film se présente comme un carnet de voyage sur le thème du glanage à travers la France.

On se promène de Paris, à Arras, de la Beauce en Bourgogne, de la Provence dans le Lot, du Jura au bord de l'océan.

Le film commence par la définition du mot glanage dans un vieux dictionnaire Larousse.
Et dans le film, il y aura beaucoup de mots, de jeux avec les mots.
(un cours d'alphabétisation- marché, marché de l'art, bon marché - la course folle du bouchon d'objectif introduit au Domaine de la Folie - ...)

Il commence par la reproduction du célèbre tableau de Millet, Les Glaneuses, qui se trouve qui musée d'Orsay. Il y aura beaucoup de tableaux, de peintres, d'artistes. Il se termine aussi par une toile : Les Glaneuses fuyant l'orage.

C'est un film : on nous montre la petite caméra DV qui permet de faire ces images. On voit le bouchon d'objectif, on visite le musée Marey, l'ancêtre de tous les cinéastes.

Agnès Varda, glaneuse-cinéaste, se filme elle-même faisant son film : c'est le thème de l'autoportrait (Rembrandt, Utrillo...)

Les objets, comme la cinéaste, vieillissent : elle filme ses mains, elle filme ses cheveux blancs. La vieillesse n'est pas une ennemie, mais quand même ce n'est pas une amie : c'est le thème de la vieillesse et du temps qui passe (ou qui s'arrête grâce à une pendule sans aiguilles).

Mais la mélancolie laisse la place au jeu : jeux de mots et jeux d'enfants (le musée en herbe) avec des faux déchets en plastique tout propres.

Où finit le jeu, où commence l'art ?, demande-t-elle : et aussi où finit la représentation, où commence le réel, la "vraie" pauvreté, la vraie saleté (celle qui ne ressemble pas à des peintures abstraites), où commence la générosité (Les restau du coeur), où commence la Loi.